228
REGISTRES DU BUREAU
[i55o]
CCXL [CLXXXIX]. — Nomination des officiers de la Monnoye de Paris.
27 novembre i55o. (Fol. 2o4.)
Dud. jour [27 Novembre audit an mil v° l'1'.] " Voues Ies informations faictes par maistre Cosme Luillier'2', l'ung de nous, et maistre Augustin de Thou'3', nostre Lieutenant, sur la bonne fame et re­nommée et sur la suffisance de Sebastian de Rive-rolles, maistre particulier; Ferry Hochecorne et Jacques Goyer, gardes; Nicolas Vaudor, essayeur; Claude Lemay, tailleur, et Guillaume Brisart'4', con­tregarde de la Monnoye ordinaire de ceste Ville dc Paris; l'article de l'ordonnance du Roy dernierement faicte sur l'ordre ct establissement des Monnoyes, par laquelle il ordonne que les Prevost et Eschevins des Villes nommeront aux estatz desd. Monnoyes; la certifficacion des Generaulx desd. Monnoyes, par la­quelle ilz cerlillient les dessusdietz se estre tousjours bien et honnestement gouvernez èsd. estatz, sans y avoir malversé; ct tout consideré, il a esté ordonné que les dessusdietz seront par nous nommez au Roy, pour estre pourveuz desd, estatz. »
Signé : "Guyot, Soly, Luillier."
Suyvant lequel decret, leur en a esté expedié lettres, dont la teneur ensuit :
Lettres de lad. nomination. " Claude Guyot, seigneur de Charmeau et du Cou­lumbier, Conseiller, Notaire et Secretaire du Roy nostre sire, et Contrerolleur de la Chancellerye dc
France, Prevost des Marchans, et les Eschevins de la Ville de Paris, à tous ceulx que ces presentes lettres verront, salut.
k Comine par les lettres de edict dernierement fait par le Roy sur l'ordre et establissement de ses Mon­noyes, données à Fontainebleaue, le xiiii0 Janvier mil v° xlix, ayt, entre autres choses, esté ordonné que les Prevost des Marchans, Eschevins, Maires, Capi-tolz et autres gouverneurs et officiers des Villes nom-meroyent gens expertz, de bonne vie et honneste conversation, pour excercer les estatz et offices desd. Monnoyes'5';
re Savoir faisons que, pourobtemperer au bon plaisir et voulloir dud. seigneur et après que, par informacion deuement faicte et certiffication de mess" les.Gene­raulx des Monnoyes, nous est aparu que Sebastian de Riberolles, Maistre particullier dela Monnoye or­dinaire dc ceste Ville de Paris, Ferry Hochecorne et Jacques Gohier, gardes, Nicolas Vauldor, essayeur, Claudc Lemay, tailleur, ct Guillaume Brisart, contre­garde, sont gens de bien, bonne et honneste conver­sation, et lesquelz se sont tousjours bien et honnes­tement gouvernez cn l'excercice desd, estatz, sans y avoir aucunement malversé no faict aucune faulte; pour ces causes, avons au Roy nostredict seigneur nommé et presenté, nommons et présentons iceulx Sebastian de Riberolles pour l'estat dc Maistre par­ticullier, Ferry Hochecorne et Jacques Gohier, pour
C Les mots entre crochets sont une addition postérieure.
<!) Cosme Luillier, seigneur du Saussay et de Saint-Gratien, avait été élu échevin le 16 août précédent, ll était Io sixième enfant de Jean Luillier, seigneur de Vé, Lieutenanl civil au Châtelet, puis Procureur général au Parlement, mort en i5o4, et de Jeanne de Nanterre. Moréri (t. VI, p. 499) a donné la généalogie de cette ancienne et considérable famille parisienne.
'3' Augustin ll, quatrième fils d'Augustin 1", seigneur de Bonneuil et de Claude de Alaric, fut successivement Avocat du Roi au Châtelet de Paris et bailli du For-l'Evêque, puis Avocat général au Parlement de Paris, en 1567, c- en-'n Président à mortier en la méme Cour, n la mort de Guy du Faur, seigneur de Pibrac (1585), charge dont il se démit au bout de dix ans.
(" Dans les registres de la Cour des Monnaies, ce nom est ordinairement écrit Boisart ou Boissart.
(-) L'article 8 de l'ordonnance sur les Monnaies donnée à Fontainebleau, le i4 janvier i55o (n. s.) est ainsi conçu : ttEt affin que l'ouvraige qui so fera èsd. Monnoyes soit bien et loynulment faict et continué et par gens de bien, ordonnons que les villes où sont eslablies lesd. Monnoyes nous presenteront doresnavant Ies maistres, gardes, tailleurs, essayeurs et contregardes desd. Monnoyes et nous certiflieront iceulx estre gens de bien et de bonne renommée et conversation, et lesquelz seront par nous pourveuz desd, estatz à la susd, nomination et non autrement, et receuz par les Generaulx de noz Monnoyes à Paris, après qu'ilz auront esté par eulx examinez et trouvez suffisans pour excercer lesd, estatz et offices. Et quant aux officiers qui sont de present esdictes Monnoyes, nous voullons iceulx nous estre certifiiez et nommez par lesd, villes, s'ilz congnoissent qu'ilz soient gens suffisans et de probité requise et, à leur nomination, ilz seront de nouvel par nous pourveuz. Et où lesd, villes ne les vouldroient nommer et certiffier, nous voul­lons et leur enjoignons nous en nommer d'aultres, telz quo bon leur semblera, ydoines toutesfois et suffisans.- Ladite ordonnance fut enregistrée à la Cour des Monnaies, le 3i janvier i55o (Archives nationales, Z'h 64, fol. 34-38) et au Parlement, le i3 février suivant, mais avec des modifications aux articles io, 21 et 22 (Voy. X'"86i6, fol. 3g5, et Fontanon, t. II, p. i33). La ville dc Lyon fut la première à se conformer à celle prescription. Elle nomma les officiers de la Monnaie par lettres du 3o mars 155o (Z'° 64, fol. 66). Paris ne s'exécuta, comme on le voit ici, que huit mois après.